L'Amérique au début du 20 e siècle

Romans que j'ai écrits

Écrire pour moi, c'est exister. Le verbe, l'écrit sont connaissance, mais plus que cela, ils expriment la vie, la presque immortalité des pensées. Presque car pour devenir immortel, il faut être célèbre ! Je ne cherche pas à être célèbre. Peut-être même que je n'en suis pas capable. Je ne veux pas non faire gagner de l'argent à un éditeur sur mes livres, j'aimerais seulement être lue et parfois appréciée.

Trois de mes romans ont été publiés ou édités : tome 1, 2 et 3 Immigration

Tous mes romans concernent, soit mes ascendants, soit des faits précis dans mon environnement historique ou culturel,  soit enfin ils sont le résultat du brassage de ma personnalité, de ma documentation, de mes réflexions. A part ceux sur ma vie et mon passé, ils ne sont pas autobiographiques, cependant, c'est moi qui en invente la trame, les dialogues, les caractères... J'en possède bien sûr le double manuscrit et les documents d'origine.

J'ai écrit mon premier roman au moment de ma longue maladie. Cela m'a aidé à occuper mon esprit et c'est le plus élaboré.

 -  l'écriture de plus aide à se construire ou se reconstruire, permet de se défouler aussi. Cela a toujours été ma solution...

Avec le temps, j'ai réalisé que ce n'était pas facile de s'exprimer devant des personnes pour vanter son propre livre. Cela ne correspond ni à mon tempérament, ni à une certaine honnêteté. Je publie donc sans publicité laissant le lecteur libre d'apprécier ou non, de découvrir ou non !
Vous trouverez ici de simples brouillons en perpétuelle évolution. Tout d'abord, la sècheresse des premières lignes, des premières idées que j'expose lorsqu'elles me viennent au cours d'une lecture, d'un événement. Je les retravaille sans cesse. Ces premières idées prennent vie, s'imprègnent d'une atmosphère..

L'amérique fin 19 e et début du XX e siècle

En Amérique, dans les zones parfois électriques, en proie au manque de lois, à la violence, aux forces explosives, peuplées d'animaux clapotant dans les ruisseaux de fange, voire de sang et fréquentées par de rudes gaillards grossiers, imprégnés de l'odeur fade des bêtes dépecées, des cow-boys, l'arme au côté, semblaient à tel point rivés à la selle de leur cheval que même hors de leurs terres, ils pénétraient dans les villages, dans les boutiques sans descendre de leur monture.

Certains jeunes gens s'apprêtaient à nettoyer les chiottes sur les navires pour payer leur voyage vers ce soi disant pays de rêve. Ils envisageaient de partir en famille ou de faire venir des amis lorsqu'ils auraient un peu d'argent. Il fallait partir loin dès la fin de l'adolescence pour ne pas vovoter dans ces contrées d'europe où la terre ne nourrissait plus les familles. Une page était tournée pour tous. Mais qu'est-ce qui les attendait là-bas !
Lentement le paquebot pénétra dans l'étroit passage donnant accès à la rade de New York. Sur la droite, ils aperçurent  les restes d'un ancien fort dont les murailles brunes, trouées de meurtrières, furent bientôt dépassées. Au-delà de Badloe, dans le fond, Manhattan, entouré de docks et de ponts, s'étendait jusqu'à l'horizon embrumé; sur la gauche, l'Hudson et une partie du New Jersey, plus loin, sur l'East River, le pont de Brooklyn.
Ils distinguaient de plus en plus nettement la ligne des toits d'où émergeaient des clochers aux formes tourmentées. la brume donnait aux maisons une teinte grisâtre. les bâtiments du front de mer n'avaient que deux ou trois étages hérissés de longues et minces cheminées.

Des homesteds, étaient mis en vente pour les pionniers. Tout citoyen américain, ou ayant l'intention de le devenir, pouvait demander 160 acres, dans l'Ouest, contre le paiement de 10 dollars. Au bout de 5 ans, il deveneit propriétaire, moyennant des taxes de 22 à 30 dollars. De nombreux prospectus aussi proposaient du travail.
La bougeoisie américaine avait pris peur des grèves de 1919 et de l'état d'esprit révolutionnaire. Une sérire de scandales éclata en 1923. On trouvait dans l'entourage de Harding, un grand nombre d'amis, soucieux de leur passage à la Maison blanche, pour faire rapidement fortune. On utilisa massivement le crédit, pour la maison, l'automobile, le piano... Tout s'achetait à crédit. Mais les fermiers eux, étaient toujours en détresse.
Les nouveaux arrivants avaient peur des sordides pensions. Des hommes louaient des chambres dans de modestes garnis. Ils réclamaient jusqu'à 75 cents pour une couchette qui ne valait pas 50 cents. Certains s'inscriait dès qu'ils avaient un peu d'argent dans une école du soir pour apprendrre la langue et les moeurs et surtot pour briser l'inquiétude de l'isolement. Mais avant il leur fallait passer des heures dans la journée à la recherche d'un emploi stable. Certaines rues n'étaient pas encore nivelées et restaient sans trottoir ni pavage surtout à San Francisco.New York devenait désagréable  par temps sec à cause de la poussière lumineuse, aveuglante, que soulevaient les charrettes et les chevaux. La période de récession économique s'aggravait, le nouvel émigrant restait au moins une semaine sans travail.

L'immensité de l'Amérique peuplée d'espoirs fugitifs, d'appels de détresse ou d'amour. Elle contribuait à modeler les comportements et les aspirations des êtresqui souhaitaient s'affirmer. Les limites matérielles, parfois reculées, parfois inexistantes, s'imposaient à l'homme et lui faisaient prendre conscience de sa petitesse, mais en contrepartie libéraient son imagination, son désir de puissance. cette métamorphose obscure luttait contre le déterminisme étroit des vieux mondes resserrés. L'horizon s'éloignait étirant le paysage non seulement physique, mais mental de chacun.  Comment trouver étrange que la rêverie ne conçût guère de barrières à ce qu'on pouvait dire ou faire ? L' américain s'était même arrogé le droit d'écraser les faibles, les indiens, les noirs, les chinois... Dans ce pays aux perspectives infinies, il fallait vaincre ou succomber. Pas surprenant songeait le français que les étrangers fussent attirés.
La locomotive à vapeur qui différait de celle des européennes par cet immense rateau disposé à l'avant, en v pour écarter les troupeaux de bisons, bien que la plpart eussent été massacrés par les blancs de^puis des années, soufflait comme un monstre. Sur le trajet, elle semblait s'emballer.
Certains secteurs des trains étaient encore en chantier, d'autres évoluaient vers le luxe. Le travail des cheminots attirait les curieux. A certaines heures, des gens se déplaçaient d'un wagon à l'autre, bavardaient, avec es travailleurs, s'émerveillaient devant  les agréments pour le confort des riches : des restaurants, des couchettes... Le jour, ces compartiments ressemblaient à ceux de France, puis, le soir, ils se métamorphosaient astucieusement. Chaque banquette se transformait en un lit au moyen des dossiers mobiles qu'un contrôleur enlevait et adaptait sur l'espace vide, entre les vis à vis.

Une crise importante secoua l'Amérique. Dans les derniers sursauts de la crise, Aldous Huxley, un anglais, écrivait le meilleur des mondes. Les nouvelles politiques s'aggravaient. Pour les français immigrés aux USA, le journal l'Aube, avait annocé, en France, l'assassinat de Doumer, le 6 Mai, peu après les élections législatives et la venue au pouvoir du président Albert Lebrun. Edouard Henriot prenait la tête du nouveau gouvernement.
La vie pour les nouveaux émigrants paraissait surprenante. Des immigrants plus récents s'intéressaient aux nouveaux arrivés, offraient à boire, trinquaient et donnaient des conseils.. Avec le sourire crispé par l'angoisse, on levait le verre à son tour !Certains s'acharnaient au travail, d'autres se laissaient tenter par ce que leur offrait la vie en ville.
Les bouges où ils pénétraient avaient des pièces aux murs tendues de calicot aux couleurs voyantes. Chacun s'immobilisait sur le seuil subjugué par  le corps mis en évidence d'une femme splendidement devêtue. Tout était mis en scène pour attirer les jeunes dépaysés. Ceux-ci avaient le souffle coupé par l'émotion qu'ils éprouvaient.
Les jeunes filles osaient bien avant les européennes, sortir sans avertir leurs parents. Elle prétendaient pour aborder les jeunes émigrés, leur révéler les avantages du nouveau continent.
 Le rayon de mystère qui émanait des femmes pudiques et discrètes  s'éteignait par moments.  Des jeunes gens, jeunes émigrés les côtoyaient avec un parfum de dégoût surtout pour celles qui se révélaient masculines et riches.
-  Notre pays se développe très bien, mais il nous manque vos monuments, vos musées, et puis, à nous autres femmes, un certain rang social, la disparition du mépris et de la dérision des hommes, poursuivait-elle ignorant les sentiments contradictoires de son interlocuteur. Lui, se sentait dépaysé. Il venait d'un autre pays comme d'un autre siècle, d'une autre humanité. Les mots appris mettraient du temps à combler la séparation des pensées, des réactions, mais cela viendrait. De la part des anciens émigrés était-ce du mépris ? non, plutôt de l'indifférence.
La nouvelle ligne de la Southern Pacific Railways ouvrait depuis 1886 les portes de la Californie du Sud. Elle déversait par centaines de milliers des flots d'émigrants et parmi eux de nombreux européens, de nombreux français : cultivateurs, commerçants qui erreraient à l'aventure, la faim dans leurs yeux, à la recherche d'emploi.

Ce dernier avait passé son enfance dans une région de France où certaines femmes n'étaient même pas autorisées à manger avec les hommes à table, trouvait la jeune femme d'Amérique, bien libre de moeurs. Surpris, il ne répondit pas.
- Chez vous, en France, est-ce que les épouses travaillent ? Précisa la jeune femme.
- Bien sûr qu'elle travaillent, elles aident aux moissons, aux vendanges, curent les étables et à la maison, elles s'occupent du ménage, cousent, filent, tricotent, surveillent les petits.
- Je voulais dire : est-ce qu'elles ont un métier en dehors des fermes, un salaire?
- Peu d'entre elles en ont un.
- Et vous, accepteriez-vous une compagne qui ait un métier différent du vôtre ?
Par quel miracle la conversation pouvait - elle se poursuivre ainsi, sur de tels sujets bannis encore en France chez les jeunes filles. Et celle-ci paraissait naturelle. Elle devenait intime, personnelle, sans honte, sans être vriment devergondée... Un mystère pour notre français.  Le jeune homme souffrait d'avoir près de lui un coeur prêt à céder, mais aussi une jeune femme fière de ses appâts et le montrant bien volontiers. Elle allumait mille feux dans son esprit encore pudique. Le diable lui-même lui offrait ses tentations.
Autour des nouveaux immigrants, les événements se bousculaient dans ce pays encore énigmatique pour eux. Ici, les êtres s'épiaient entre eux comme des bêtes sans confiance, plutôt qu'ils ne sympathisaient.
Un 3 e district minier venait d'entrer en activité à Cripple Creek, dans le Colorado, attirant les foules encore oisives et affamées.

La brume qui comblait les vallées au loin se levait peu à peu. San Francisco s'endormait, le sourire claiir des façades perçait encore le décor fragile et vaporeux. Dans les environs de San Francisco, l'émigrant, balancé par le trot saccadé des chevaux et le grondement rythmé des sabots et des roues s'étonnait. La plupart d'entre eux arrivaient à San Francisco, seuls ou avec un frère, un ami, sans argent. Les bâtiments, les collines et les plaines, la ville aussi tout entière se métamorphosaitde façon extraordinaire, sous la clarté des beaux jours.  La partie côtière merveilleusement verte changeait progressivement de couleur, prenant une teinte dorée.Ils espéraient bientôt gagner honnêtement leur vie. Mais ils avaient de grosses difficultés dans leurs rencontres à cause de la langue. Ils en souffraient un certain temps puis avec le temps commençaient à se débrouiller. Ils finissaient par oublier leur nationalité. Mais chacun savait la leur rappeler ! Les américains oubliaient vite qu'ils étaient tous des descendants d'immigrés. Des messieurs en cravate se promenaient et s'ingéniaient à gagner de l'argent. Ils parlaient entre eux sans seulement regarder les petits européens dont ils s'amusaient. Et quand une erreur était commise dans le travail, c'était toujours le nouvel arrivé qui avait mal agi, ce maudit français, ou ce maudit italien ! Ils pointaient le doigt vers leur sous développement. Ils les jugeaient douteux, inconstants, incapables de sérieux ou de réussite. De vastes surfaces de terres vierges l'entourait. S'il avait le goût du risque et de la spéculation, dans peu de temps, il pourrait s'installer là, comme propriétaire. mais c'était tout de même hasardeux ! Les parcelles destinées aux cultures coûtaient cher et nécessitaient des investissements. Pour y survivre, même s'il avait un acccord certain avec la glèbe, il lui faudrait une connaissance approfondie des techniques modernes et acquérir auprès d'anciens une expérience californienne ancienne.
Vinrent ensuite les grandes propriétés verdoyantes où sugissaient quelques îlots d'arbres dépouillés par l'hiver. A perte de vue s'étendaient des champs ou des vergers. Les paysages  se révélaient plus impressionnants qu'agréables car certaines exploitations prolongeaient à l'infini la monotonie, l'uniformité. Sauf au moment des moissons car on voyait les hommes lancer les grosses gerbes sur le tas. La bouteille de whisky circulait en permanence tant le dos, les cuisses étaient douloureux, et la tête lourde sous le soleil de plomb. Même la fameuse Mac Cormick semblait dépassée. L'homme assis sur le siège paraissait prolonger le colosse de fer. Indifférent au bruit, à la poussière soulevée, il fillait droit à travers les étendues. En quelques secondes, la machine faisait ce qui demanderait une heure à un paysan du pays.
Les jeunes européens étaient étonnés. En plus la coupe était régulière et la batteuse accomplissait le travail qui aurait exigé la sueur de centaines d'hommes.. Tous les engins étaient tractés par des chevaux.
- Eh oui, bien sûr! le pas des boeufs est tellement lourd et pesant. Avec des chevaux les moissons seront plus vite terminées.
Certains immigrants finissaient par se demander s'ils trouveraient encore du travail à l'avenir...En tout cas, il leur semblait qu'il n'y aurait bientôt plus rien à faire dans le domaine agricole. Les jeunes qui avaient tant voyagé pour trouver du travail s'inquiétaient. Cette modernisaton chasserait avec certitude tous les nouveaux ouvriers agricoles pour les envoyer peupler les grands chemins de mendiants en haillons.  haillonsDe plus, quel avenir ! sur ces monstres qui secouaient le conducteur, l'agitaient et ne permettaient à personne de se parler faute de pouvoir s'entendre. De plus, les champs étaient démesurément vastes. Si distants qu'il fallait s'y rendre avec une charette. Chaque matin, un conducteur, debout, attendait les journaliers pour les transporter pendant près d'une demi-heure. L'un des hommes portait les paniers du casse-croûte de midi.
- Les machines ne sont utiles que pour améliorer le rendement. J'aurai toujours besoin de quelqu'un pour m'aider à surveiller le bon déroulement  des opérations. Il reste bien assez de boulot !

Dans telle ferme ne se récoltaient que des poires ou des noix, des oranges, des olives... D'autres vendaient des volailles ou produisaient du lait.
Certaines saisons, les récoltes de fruits et de céréales battaient leur plein. Sur les terrains plats, déjà des moissonneuses lieuses tirées par un attelage d'une vingtaine de chevaux, remplaçait la faux du pays. Cette machine ne laissait derrière elle qu'un espace vide, pareil à un long ruban. Les immigrants étaient admiratifs

 

Quand la brume rosissait les dernières lueurs qui remontaient de la ville, que le soleil rouge aux éclats tamisés disparaissait à l'horizon, au-delà de la golden Gate, l'immigrant pauvre regagnait, noyé dans le brouillard soudain, secoué par le vent, sa pension du quartier sordide. Ils se faisaient de nouveaux amis avec des jeunes du pays d'origine de préférence. Ils allumaient encore la bougie en la protégeant des courants d''air. Avant le repos bien mérité, les soirées commençaient par un moment de détente et de plaisir et s'écoulaient lentement. Ils bavardaient comme réunis là depuis toujours. L'hiver, le fourneau ronflait chaleureusement, cette veillée prolongeait le souper. On entendait dehors le bruit des promeneurs du soir. C'était le moment magique. Ils plaisantaient sur leurs nouveaux métiers, faisaient des commentaires de plus en plus précis sur le emps qu'il allait faire, sur les événements récents d'Amérique ou du monde.
Les fêtes du nouvel an arrêtèrent ses démarches et ses dernières pièces filaient. Il mangeait une fois par jour en fin d'après midi, dans la quartier chinois où la vie semblait moins chère, malgré la liesse de ce début d'année 1890. Il se frayait un chemin dans les défilés d'immenses dragons au milieu des drapeaux, des serpentins de papier, des expositions et des parades.
Une récente exploitation de l'or modernisée prenait vie et dans certaines régions, des lignes de voies ferrées, le téléphone, la lumière électrique devait conribuer à ce nouvel engouement. Des wagons de femmes étaient même envoyés pour consoler les mineurs solitaires.
L'Amérique était en conflit contre les indiens, cela durait depuis 1962. Malgré le bilan désastreux,la paix s'éloignait indéfiniment et les peaux rouges, comme on les appelait, cédaient encore 5 millions d'acres aux blancs. L'américain accablait les indigènes, dédaignait, méprisait le sang des pays du soleil, les jaunes asiatiques, même les immigrants, les gens d'ailleurs jugés trop petits ou trop bruns. Le joug du machinisme commençait aussi à accabler les travailleurs, mais l'américain avait un faible pour la nature qu'il protégeait : grâce à John Muir, le site de Yosémite, dans la Sierra Nevada devenait parc national. Ainsi, les coups de hache dévastateurs ne toucheraient pas les forêts de séquoias et de redwoods.
Enfin, deux états, reconnaissant l'égalité des sexes, avaient accordé aux femmes le droit de vote: le Wyoming et Utah. Ils offraient une place de plus en plus importante à l'Amérique dont les moeurs semblaient relâchées pour un jeune émigré toujours pétri des doctrines de son pays
Le jeune homme devait sans cesse découvrir une face cachée de ce continent. Il travaillait toujours pour les Daydow, à Woodside, comme journalier. Mois après mois, l'année à Sans Francisco s'étirait lentement. Ce jeune, célibataire ainsi que de nombreux immigrants, ni complètement heureux, ni complètement malheureux, vivait dans la tranquillité morne que donnent les habitudes.

- Tu as entendu parler des Dalton qui viennent d'être abattus dans l'Oklahoma ?
- Des gens d'une triste renommée. la justice traditionnelle, ici, tu t'en rendras vite compte, est démunie contre ces individus. Les citoyens en viennent à se venger eux-mêmes. C'est la porte ouverte à tous les assassinats.

L'immigrant étonné se divertissait au milieu des démonstrations en pleine rue.  Il marchait à l'époque dans des avenues poudreuses ou arrosées d'averses traînant des immondices où clapotaient les semelles béantes de ces immigrants en recherche de travail et provisoirement mendiants. Parfois ils cherchaient dans Chinatown espérant manger moins cher. Ils fabriquaient ex - mêmes leurs petits meublesC'était une zone aux rites funèbres les plus étranges, avec processions funéraires, dais splendides décorés de dragons. les amis exposaient  à la base cochons rôtis, gâteaux, vin thé. Ils criaient et pleuraient au milieu du résonnement des gongs. Et les affamés espéraient un moment d'inattention pour se servir...
Ceux qui gagnaient un peu d'agent avaient deux options : économiser ou se laisser entraîner dans un rituel de dépenses attirantes. Ils aimaient alors trop vite entendre les dés rouler dans les salles !
Alarmé par les journaux, inquiet à cause des rixes fréquentes, l'immigré timide, souvent plus petit que les américains plus anciens passaient inaperçus comme des être fantômes, désuets.  L'émmigrant s'adaptait plus ou moins vite. Ils lisaient les lettres du pays et y repensaient longtemps. Il évoquait le passé, essayait d'imaginer la vie des siens au pays. Il évitait au début les américains trop généreux qui offraient, devant les bistrots, de payer à boire. Dès que la nuit tombait, il devinait l'ombre des rats qui se faufilaient et il entendait le clapotis de leur petite course dans la boue et la fange. San Francisco mêlait l'horreur à l'émerveillement. Les contrastes s'entrechoquaient dans les odeurs d'oignons, de citrons, dépices asiatiques, de gingembre, d'alcool et devapeurs salées. Des milliers de lumières jaunes s'allumaient alors les unes après les autres, pétillaient sur les avenues et dévalaient jusqu'à la mer. Les steamers allumaient leurs feux sur la baie.

Au début, le rythme des lettres avec l'europe s'accélérait . Ces jeunes gens savaient peu écrire et au fur et à mesure de leur installation le courrier diminuait. On se montrait encore compréhensif de la souffrance des parents. On cherchait au début, de travail dans les fermes ou les vignes.. En Californie, la production de blé augmentait considérablement, mais l'agriculture c omme l'élevage demandaient tellement d'effort pour un maigre salaire !. La terre là-bas état basse également et on n'avait pas fait tant de kilomètres pour souffrir comme au apys. L'été, la sècheresse et la poussière menaçaient, tout devenait gris, jaune et brûlé.
Cette zone de Chinatown laissait à l'immigré une profonde impression de malaise. Ceux qui travaillaient et n'avaient aucune famille, s'ennuyaient le week end. Ils cherchaient quelques amis parmi les gens du pays.
- Nous allons échapper au service militaire !
- Je ne le regrette absolument pas ! Por ce que les gens du village en disaient! La discipline, l'exemple, le devoir ! Les copains se trnasformaient en pauvres chiens humliés !Et malgré le labeur acharné de la la semaine, les fins de semaine les entraînait peu à peu vers des jeux cruels : combats de coq, corridas, luttes d'ours contre taureaux où l'âpre volonté de mort pssédait tous les êtres. Ces spectacles avaient lieu les plus souvent à la mission Dolores, à près de 3 km de San Francisco. Une route pavée et un omnibus y conduisaient.
- As-tu des nouvvelles de ta famille ? Que fait-elle ? se demandaient-ils les uns aux autres. Rien que pour parler du pays. Ils se confiaient.

Quand l'été étincelant éclatait soudain, très vite, tout semblait horriblement grillé. Plus aucune goutte de pluie ne tempérait la chaleur continuelle. Les mouches couvraient le immondices, à la ville, mais aussi à la campagne, et voltigeaient se mêlant à la poussière en suspension dès la lumière matinale.
- Nous allons pouvoir faire un festin de pastèques et de melons, plaisantait le fermier et il va falloir songer aux autres récoltes.
- Combien de journaliers engagerez-vous ?

Les hommes, les éleveurs, les bûcherons, plutôt grossiers avaient cette affreuse manie de mâchonner avec irritation des chiques et d'envoyer d'interminables jets de salice jaunâtre qui parcouraient l'air et parfois éclaboussaient les autres.
 


Date de création : 15/10/2019 • 07:47
Page lue 783 fois